13h30, j'arrive à la gare. En avance biensûr. Il fait si froid que je fais les cents pas sur le quai, dans l'espoir de me réchauffer un peu. Le temps passe à une vitesse affolante. Dans quelques minutes, elle sera là. Trouille & sac de noeuds dans la gorge, pensée assaillie de "Et si..." Je décide de m'attaquer à Byron histoire de mettre de côté mes craintes débiles, mais je capitule rapidement. Il fait bien trop froid pour sortir ne serait-ce que le bout des doigts. Je range Byron dans mon sac, jette un oeil à mon portable, tourne en rond. Sur le quai, il n'y a personne, ou presque. Qui ferait le trajet Rennes-Strasbourg, au début du mois de janvier ? Le train entre en gare. Quelques secondes plus tard, une fille avec un manteau bleu canard et l'air un peu perdu débarque sur le quai.
"Ca va ? Le trajet n'était pas trop long ?" ... S'en suivent des heures de discussion, des films merveilleux (et un brin flippant), des ballades dans Strasbourg, une excursion à Ikéa et la mise à l'épreuve de nos sens de l'orientation, du bricolage sans ciseaux, des "Attends! Je passe avant toi et avec ton sac, sinon ça fera louche!", des pâtes-insectes, des bonbons et des coeurs de pêches, des grimaces, des masseurs de tête qui donnent des frissons, des chaussettes rayées, des peurs partagées, des secrets, une veste bleue et une veste rouge, un chocolat chaud de chez Paul et des chaussures de rêve, Diabolo Ceriz sur mon ordi, une galette des rois avec des Loupiots pas si timides, des diabolos violette et cerise.
Eh oui, rendez-vous compte, la célèbre memecamouille a traversé la France pour me rendre visite. Oui oui, celle dont la magnifique voix est connue jusqu'à l'autre bout du monde (Nouvelle Calédonie ? Nouvelle Zélande ? Je ne me souviens plus :p), cette Camille là. Celle que j'aurais pu ne jamais rencontrer. Le hasard fait parfois bien les choses.
On-zeu-pix : moi-même, en mode bricolage, en attendant d'avoir mieux.